Patrimoine et Histoire

Le patrimoine est souvent le fruit de l’histoire et des modes d’expressions culturelles ou religieuses des populations. Le patrimoine de Présilly relève de la civilisation agricole, rurale et religieuse. Sa situation sur les contreforts du Salève et du Mont Sion, en balcon sur le Genevois, en a fait un lieu particulier, unique dans le canton.

De nombreux indices indiquent que la colline du Mont Sion a été habitée très tôt. D’ailleurs, dans le vocable local, il existe une appellation sur les contreforts de la colline : « les murailles ». C’est justement là que les fouilles de 2007, à l’occasion des travaux de l’autoroute A 41, ont mis à jour des murets, enfouis sous plus d’un mètre de terre. Les archéologues y découvrirent un fanum.

Le fanum de Présilly, grand temple romain daté du Ier siècle et centre religieux important, jouxtait la voie romaine Genève – Annecy, vers le sillon alpin. Y-avait-il un centre urbain à proximité ?

 

Le patrimoine est souvent le fruit de l’histoire et des modes d’expressions culturelles ou religieuses

 

la chartreuse de Pomier

En 1170, les Chartreux édifient la 4ème chartreuse, la Chartreuse de Pomier. Elle rayonnera sur l’ensemble du Genevois. On peut encore faire le tour des anciennes fermes rattachées à l’abbaye : outre la Quory (déformation du terme Correrie propre aux Chartreux), les fermes du Thouvet, de Bel Air, de Vers les bois, de Mikerne, furent actives jusqu’au début du XXIème.

La Révolution française qui arrivera en Savoie en 1792 videra la Chartreuse de ses moines et de ses biens. On brûlera joyeusement les archives et la bibliothèque. A l’abandon, servant de carrière pour reconstruire les églises et les maisons des villages alentours, ce qui en restait fût racheté et sauvé par la famille Girod.

Aujourd’hui bien restauré, l’ancien chapitre est un centre de séminaires, de mariages et de rencontres.

Au cours du XIIème siècle, les territoires des paroisses sont  limités par des « bornes »  qui existent  toujours.

 

une des pierres croisées de Présilly

 

On retrouve encore sur la commune 7 bornes de granit, gravées d’une croix : les pierres croisées.

L’une d’elles, déplacée par les travaux de l’autoroute, fût replacée entre les communes de Feigères et Présilly lors d’une cérémonie en  juin 2010. L’histoire est encore présente.

En 1838, l’ancienne église est remplacée sur place par une église de style typiquement sarde. Elle  fut magnifiquement rénovée extérieurement en 2009.

En 1910, la municipalité d’alors s’inscrit dans le développement scolaire national et construit un grand bâtiment qui recevra, comme toutes les communes de France, deux classes, deux appartements et au centre la mairie. Elle fût également rénovée et modernisée en 2007.

Au cours du XIXème siècle, chaque hameau transforme la source commune en aménagement communautaire : bassins et fontaines se multiplient.

Au début du XXème siècle, la paroisse dresse des croix de mission dans des lieux symboliques : sommets, croisements, qui rythment durant trois quarts de siècle des processions, des « rogations » à chaque printemps.

En 1868, les paroissiens s’organisent pour édifier une grande statue à la Vierge de Lourdes au sommet « des Rappes », belvédère sur le Genevois. Elle servira longtemps de lieu de pèlerinage au 15 août.

Depuis un siècle, la caractéristique des villages agricoles des Savoie est « La fruitière », autre nom donné ici aux coopératives laitières. Celle de Présilly, au milieu du village, servit souvent de référence lors des ventes de lait annuelles. C’était une bonne fruitière.  Elle  fût  au centre de la vie sociale du village. C’est là que circulaient matin et soir les informations de toutes sortes. C’est là aussi que se nouaient et se dénouaient, comme dans les 3 bistrots du village, les affaires et les élections…

 

l’église vue du cimetière

Mais le système des fruitières de village devint obsolète à partir des années 1970. Celle de Présilly résista, mais elle fût  aussi fermée et transformée en logements en 2003.

En 2009  la place de l’église devient un parvis et l’église un point lumineux  contre le Mont Sion.

Le monument aux Morts fût à cette occasion restauré et transféré face à la mairie.

 

Histoire :

 

Présilly, un paysage marqué par la vie agricole :

« Au-delà de la Croix-de-Sion, la route descend vers

Le bassin de Saint-Julien, en décrivant de larges lacets

Ombragés par des rangées d’arbres fruitiers et

De noyers qui bordent des vignobles. Le Grand et le

Petit Chable nous présentent deux localités assises

En bas de la descente ; on y voit des habitations bien

Tenues, de grosses fermes ; tout cela, à dire vrai, nous

Intéresse médiocrement. Mais à quelques minutes de

Là, au pied du Salève, voici l’antique chartreuse de

Pomiers » (Raverat 1872).

Priscilliacus, priscilliacum, preseulie, prysilier,

L’histoire de Présilly s’inscrit dans la longue mémoire des peuples du nord des Alpes.

Centre religieux dans l’antiquité, peuplement gallo-romain, c’est véritablement aux alentours de l’an 1000, dans la dynamique du développement de la Chartreuse de Pomier que démarre le développement de la commune dont la physionomie et les toponymes en gardent encore des traces.

Au Ier siècle, Présilly accueille un sanctuaire gallo-romain relativement important, dont les vestiges ont été retrouvés a l’occasion des travaux de l’A41 Nord.